Présentation : une A4 diesel à 53.000 €...
Le modèle mis à ma disposition était une A4 Avant (donc break) motorisée par le tout dernier V6 3.0 TDi à injection common rail du groupe VW, développant 204ch, le tout en finition Ambition Luxe. C'est le top. Les diesels commencent avec le 1.9 de 116ch, le 2.0 de 140ch, puis le V6 2.5 de 163ch (vieux de 8 ans) et enfin ce 3.0. Côté équipement, toutes les A4 sont pourvues de jantes alliage 16 ; ABS avec EBD, ESP, assistance au freinage d'urgence et 6 airbags font bien sûr partie du voyage. Sinon, vous pourrez compter dès la version Attraction sur une clim automatique, des projecteurs antibrouillards, une direction assistée, une banquette rabattable 2/3-1/3, 4 vitres automatiques et rétros électriques, des vitres athermiques. La finition Ambition, pour 1.640 € supplémentaires, ajoute les jantes 17, le châssis sport, les sièges sport (partiellement électriques), le volant sport en cuir 3 branches, l'ordinateur de bord, l'autoradio CD, le pommeau et le frein à main en cuir. L'Ambiente, au même prix, se distingue de l'Ambition par un volant 4 branches (toujours cuir), des jantes 16. Elle se passe de sièges et de châssis sport, mais ajoute un régulateur de vitesse, de applications en ronce de noyer, des vitres arrière électriques, un rétroviseur électrochrome, les entourages de vitres latérales chromés et le détecteur de pluie et de luminosité. La S-Line est une Ambition (sport donc) avec des logos un peu partout, une sellerie cuir/tissu et des jantes style RS4 en 18" pour... 2.310 € de plus ! L'Ambition Luxe est une Ambiente (confort) + ordinateur de bord, jantes 17, radar de recul, sièges cuir tout électriques, peinture métal et chargeur CD. Elle ne coûte que 1.750 € de plus qu'une S-Line (elle inclut la peinture métal, rappelons-le, en option à 780 € sur la S-Line).
Mon modèle d'essai était donc une Avant 3.0 TDi Ambition Luxe Quattro Tiptronic bardée d'options... La transmission intégrale Quattro est obligatoire sur ce 3.0. La boîte Tiptronic est une option à 1.950 €. Pour le reste, en plus de la dotation standard, la mienne bénéficiait d'un châssis sport, de jantes RS4 en 18", de sièges à longueur d'assise réglable, d'un GPS par DVD, d'une TV (le tout passant par le MMI), et de palettes de changement de rapports derrière le volant. Le prix de base de 46.930 € s'est donc transformé en... 52.700 € ! (345.700 F pour ceux qui ont encore du mal avec les grosses sommes...).
Finition : exceptionnelle
Vous entrez dans la quatrième dimension de la finition intérieure automobile. Peut-être certains l'achètent-ils aujourd'hui avant tout pour ça. Assemblages parfaits, matériaux plastiques bien mats, ronce de noyer brillante juste ce qu'il faut, un toucher idéal même dans les endroits où vous n'irez jamais mettre les mains (je les ai mises pour voir...). S'il y a une critique à formuler, le tableau de bord est peut-être devenu moins original que sur les premières A6 par exemple, mais bon, la qualité omniprésente fait que l'on se sent très bien à bord.
Habitabilité : break de style...
Il est évident que le chargement n'est pas la vocation principale de ce véhicule. Vue sous l'angle d'une voiture "normale", à conduire et à vivre, la place pour les passagers est suffisante.
Moteur : fantastique !
Hallucinant !!! Le meilleur diesel que j'ai jamais conduit ! Une souplesse à toute épreuve (de toute façon aidée par la boîte Tiptronic dont nous reparlerons plus loin). Une sonorité de V6, et absolument pas de diesel. Défiez le meilleur expert automobile de vous dire de l'intérieur si vous roulez en diesel. Les derniers réfractaires au diesel n'auront plus aucun argument à opposer à ce moteur, et s'ils ne sont pas d'accord, qu'ils aillent l'essayer avant de parler ! Aucun des reproches jusque là faits au diesel ne s'applique ici. Le démarrage en première est lourd, certes, mais ceci vient principalement de la boîte. Les reprises, comme la souplesse caractéristique des moteurs s'abreuvant au gazole, sont bien là. Mais en plus, le moteur est silencieux à vitesse stabilisée (le son de V6 ravit les oreilles à l'accélération). Il possède également une allonge sans fin. Vous pouvez obtenir une accélération parfaitement linéaire mais qui vous colle au siège de 1500 à 4500 tours, et peut-être au delà, je n'ai pas insisté ! Les 204ch vous emmènent en effet très loin, très vite. Et la consommation est plus que raisonnable. Elle tournait selon l'ordinateur de bord entre 8.4 et 9.2 L/100 de moyenne, sans se priver d'exploiter tout le potentiel du moteur.
Niveau sonore : la perfection
L'insonorisation de ce véhicule est plus que soignée. Les bruits de roulement sont inexistants, les perturbations aérodynamiques très contenues, et le bruit moteur soit absent (au ralenti ou à vitesse stabilisée), soit très agréable (feulement du V6). Un vrai bonheur.
Boîte : le cas Tiptronic... pas mal finalement
Bien des constructeurs ne proposent plus à ce niveau de puissance que des boîtes automatiques. Les boîtes mécaniques ont en effet beaucoup de mal à digérer le couple énorme des derniers diesels... Le 3.0 TDi existe en BVM 6 sur l'A4. La mienne était pourvue d'une transmission Tiptronic, avec option palettes de changement de rapports au volant. La DSG n'est pas disponible sur l'A4, jugée trop "familiale" pour la recevoir... Je ne l'ai utilisée qu'en mode séquentiel. Comme souvent, les palettes au volant n'amusent qu'un temps, on revient très vite au levier, lequel contrairement à celui des boîtes DSG, est un gros moignon façon "automatiques", mais la prise en mains se révèle finalement agréable. Partant avec un à priori négatif sur ce type de transmission généralement pas très doux au changement des rapports, j'ai au fil du temps apprécié cette boîte. Les à-coups ne sont pas trop prononcés au passage des vitesses (même si la fluidité parfaite de la DSG n'est pas atteinte) et la Tiptronic se révèle finalement agréable à utiliser, gérant le couple parfaitement. Un gros bémol toutefois : un patinage exagéré en première, qui vous fait passer aux yeux des passants pour un empoté de première (c'est le cas de le dire) à chaque démarrage. Plus gênant, cet imperfection interdit tout démarrage vif. Si bien qu'un passage de la marche arrière à la position D, puis au mode séquentiel, suivi d'un démarrage laborieux peut vous prendre beaucoup de temps, pas idéal si vous faites un demi-tour qui gêne... Maintenant, si, et seulement si, vous n'effectuez qu'une minorité de vos trajets en ville, l'agrément d'utilisation de cette boîte sur la route vous fera oublier ce défaut. En fait, pour la ville, le mode automatique résoud peut-être le problème, j'avoue que je ne m'y suis pas mis... A vous de voir.
Tenue de route : parfaite !
Le comportement routier est exempt de toute critique. Les 4 roues motrices permettent des vitesses de passage en courbe aussi élevées qu'une propulsion, et ce sans la moindre appréhension, le châssis est soudé au sol, même en pleine accélération, roues braquées. Bluffante d'efficacité, la transmission intégrale fait vraiment du bon boulot ! Quand au poids du véhicule, il ne se ressent absolument pas. Au contraire, la voiture est très agile, elle saute de virage en virage sans jamais communiquer à son conducteur une sensation de lourdeur.
Suspensions : confort pullman
La filtration de toutes les irrégularités est telle que les passagers voyagent à bord d'un tapis volant. Les longs trajets, et même les très longs trajets, seront avalés sans fatigue. Cette A4 vous emmènera au bout du monde. Il faut signaler que si BMW est largué sur ce chapitre, Mercedes ne fait pas mieux. Peut-être un peu plus de moelleux, mais l'Audi ne démérite pas sur ce point : la sellerie est en effet loin d'être dure, comme le veut une vieille habitude allemande. Elle est donc pour moi le meilleur compromis.
Direction : une réussite
Rien à dire : l'élément qui relie le conducteur au châssis est parfaitement calibré : la voiture en paraît d'autant plus facile à conduire : elle apparaît légère comme tout, mais la tenue de cap, quelque soit la vitesse (réglementaire) reste toujours extrêmement précise. Un régal.
Maniablilité : sans problème
On ne voit pas grand chose derrière, mais par rapport à de récentes concurrentes, la voiture n'est pas trop "joufflue" ou "ventrue", et le gabarit assez simple à cerner. Sur une Ambition Luxe, vous avez même un radar de recul, efficace de surcroît (ce n'est pas exactement le cas chez tous les constructeurs)
Conclusion : J'achète !
Vraiment, il n'y a rien à reprocher à cette voiture, hormis le patinage en première qui m'a particulièrement gêné, l'ensemble moteur / châssis comme l'intérieur sont parfaits ! J'ai quelque peu étudié les fonctions de bord sur l'interface MMI, mais à l'arrêt (il y a un nombre non négligeable de paramètres et les régler en roulant peut s'avérer dangereux). Bref une auto de grande qualité, qui se monnaye au prix fort, mais au moins, on sait pourquoi. Ceux qui soutiennent encore mordicus que diesel ne peut pas rimer avec plaisir seraient bien inspirés d'aller faire un tour chez leur concessionnaire Audi. Surtout qu'arrivé à ces puissances, il n'est pas négligeable de ne consommer que 8.5 L en moyenne, et d'avoir une voiture "revendable". Gardez à l'esprit que le modèle d'essai était suréquipé. Une version normale ne vous en coûtera "que" (si j'ose dire) 46.930 € (boîte mécanique à 6 rapports), et même 45.600 en berline. Il n'en reste pas moins que ce tarif (plus de 45.000 €) est élevé pour une berline de petite taille (une 330d e46 ne dépasse pas 42.000 €). Pour faire des économies, vous pouvez vous tourner vers le 2.5 V6 TDi 163ch ( 5.570 € de moins ! ), mais sa conception date, et il n'est pas dit qu'il vous procure autant de plaisir.
Les + :
Finition
Moteur (puissance et sonorité)
Rapport performances / Consommation
Tenue de route avec le Quattro
Les - :
Patinage en 1ère avec la Tiptronic
Prix élevé